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Pratiques et savoirs intellectuels

Responsables : Vincent Duclert et Perrine Simon-Nahum

Les études conduites par le groupe AHMOC visent à dépasser la catégorie auto-instituée des « intellectuels » pour s’interroger sur le savoir de ces acteurs, sur leurs pratiques, sur leurs sociabilités, sur leurs postérités. La notion d’engagement a été revalorisée afin de permettre la compréhension du lien entre les pratiques de savoirs des acteurs désignés (ou non) sous ce vocable et leurs conceptions civiques, politiques ou idéologiques. Il s’agit de regarder le point de départ du processus menant à l’ « intellectuel » et pas uniquement le point d’arrivée – ce dernier n’étant pas toujours, du reste, le champ politique comme le présente l’historiographie traditionnelle.

Cet axe de recherche s’intéresse particulièrement aux productions de savoir, tant savant que profane, en insistant sur l’histoire et les historiens dans leurs rapports avec les sciences sociales et l’espace public.

Intellectuels et engagement public (Vincent Duclert, Perrine Simon-Nahum)

L’étude ouverte en 2005 se concentre sur le phénomène de l’engagement, d’abord saisi dans l’événement de naissance des « intellectuels », pendant l’affaire Dreyfus, puis de manière générale, au long du XXe siècle. Par l’engagement et ses justifications, il devient possible de comprendre la relation qui s’établit, dans l’engagement, entre savoir savant et pouvoir politique, entre science et cité, construit un acteur essentiel de la démocratisation des sociétés. Cette problématique a vocation à s’illustrer sur le terrain français, mais aussi dans des aires culturelles larges, occidentales ou non.

La matrice de l’affaire Dreyfus

L’événement fondateur des intellectuels a produit notamment d’importants corpus de cas pratiques, de textes théoriques et controverses centrales qui ont notamment révélé la notion d’ « esprit scientifique » et son caractère d’universalité critique. On a insisté plus particulièrement sur le rôle des philosophes dont l’identité intellectuelle pourrait apparaître comme la plus éloignée de l’espace civique des intellectuels et des pratiques d’engagement. L’étude interroge par la suite l’évolution de ces formes d’engagement des intellectuels depuis l’affaire Dreyfus. Celles-ci ont évolué fortement au cours du XXe siècle, en relation avec l’impact des événements à échelles mondiales.

L’engagement des scientifiques

Vincent Duclert a conduit pendant deux ans (2004-2006) avec Christophe Bonneuil (CNRS-Centre Koyré) une étude sur l’engagement des scientifiques. L’engagement des chercheurs est un chantier peu exploré de l’histoire des intellectuels, mais aussi par l’histoire des sciences. La sociologie a, en revanche, commencé d’investir ce domaine. Du «savant» compagnon de route au «lanceur d’alerte sanitaire», en passant par l’«intellectuel spécifique», les travaux ont envisagé les multiples formes prises par l’engagement public des scientifiques depuis 50 ans. Relève-t-il des formes d’engagement traditionnel des intellectuels? Assiste-t-on à des changements d’échelle, voit-on se constituer de nouveaux lieux d’intervention? Peut-on en proposer des périodisations qui prennent en compte également les transformations des modes de production des savoirs et les transformations de l’espace public des sciences? Une première série d’enquêtes s’est attachée, à travers des épisodes comme le colloque de Caen, le mouvement « sauvons la recherche », l’appel des 400 sur l’électro-nucléaire ou les mobilisations SIDA ou OGM, aux mobilisations de chercheurs autour d’un type de cause particulier, à savoir celles qui ont visé à constituer la recherche et la technologie comme problème social dans des arènes publiques. La réflexion s’est poursuivie sur de nouveaux moments : le mouvement autour des « social functions of science », l’engagement des savants pendant la guerre froide, les mutations de l’engagement des chercheurs après 1968, l’émergence de la figure du lanceur d’alerte sanitaire et environnementale. Enfin, l’étude s’est intéressée aux processus de construction d’une mémoire des engagements passés dans les milieux scientifiques.

Histoire sociale des pratiques intellectuelles (Christophe Prochasson)

Le groupe AHMOC est l’héritier direct de l’un des axes de travail de l’ancien GREVIC (Groupe de recherches sur la vie intellectuelle contemporaine) qui poursuivait un programme d’enquêtes visant à établir un inventaire des pratiques sociales propres à la vie intellectuelle. Après l’étude des revues, des correspondances et des Congrès, on s’est plus récemment penché sur la pratique de l’enquête telle qu’elle s’est progressivement mise en place dans la deuxième moitié du XIXe siècle autour de quelques modèles comme l’enquête policière, l’enquête sociologique voire l’enquête littéraire, ainsi que sur les formes de la controverse. La revue Mil neuf cent, associée au groupe AHMOC, a publié la plupart des journées d’études et colloques auxquels ont donné lieu ces thématiques.

Histoire sociale, histoire du genre : identités et partages sexuels en Europe, XVIIIe-XXe siècles (Laura Lee Downs)

Notre groupe souhaite réfléchir à l’apport de la question du genre comme catégorie historique en suivant parallèlement deux lignes de pensée. Au plan théorique et historiographique, nous étudions les débats et les textes-clés qui ont accompagné la constitution de la notion dans le sillage de l’histoire des femmes et des études féministes. Nous essayons de montrer également en quoi la question du genre s’inscrit dans un mouvement de renouvellement de la problématique et des méthodes de l’histoire sociale. L’histoire des femmes pouvait apparaître comme un objet nouveau pour l’historien. Le genre se propose non comme une question mais comme une catégorie nouvelle pour penser l’ordre social et ses partages. Nous tentons de montrer en quoi elle devrait représenter à long terme, pour les historiens, une innovation conceptuelle aussi importante que la notion de classe sociale.

Historiographie, sciences sociales et politique

Le métier d’historien (Christophe Prochasson, Perrine Simon-Nahum)

Des séminaires de groupe sont consacrés à l’étude du métier d’historien. Plusieurs recherches en cours s’attellent en outre à l’analyse des fonctions identitaires de l’histoire.

Les formes de l’expérience politique (groupe AHMOC)

Le groupe s’apprête à lancer un séminaire de recherches fermé portant sur le thème de « l’expérience politique ». Par la discussion des textes dans lesquels sera traitée cette question, on entend prolonger et plus encore renouveler les discussions théoriques et historiographiques qui ont tourné depuis les années 1980 autour du « retour de l’histoire politique ». On s’interrogera à cette occasion sous forme de textes soumis à discussion sur les différentes facettes de l’expérience politique mais aussi sur la question de son éventuelle annihilation en certaines phases paroxystiques. On espère ainsi contribuer ainsi à une redéfinition de la politique et de ses usages passés et contemporains.

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